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L'étiquette du «pompier  gai»
 












Stéphane Fredette, 43 ans, pom­pier, trois enfants et ouvertement gai. Sa sortie du placard n'a pas été chose simple, d'autant plus qu'elle aura dû se faire en deux temps : d'abord devant sa femme et sa famille, puis devant ses collè­gues de travail qui faisaient déjà circuler beaucoup de rumeurs à son égard. «C'est sûr que pour les gens, un pompier gai, ça ne se peut pas ... »
 

À l'occasion de la Journée inter­nationale contre l'homophobie, il a participé à une table ronde orga­nisée par le groupe GLBT Québec (Gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres Québec) pour discu­ter sur les différentes façons de rendre les milieux de travail plus ouverts à la diversité sexuelle. Il a accepté, par le fait même, de livrer son témoignage au Soleil, question d'enrayer certains tabous entou­rant la communauté gaie.
Stéphane est habitué de parler de sa situation, puisqu'il s'impli­que énormément dans le Groupe régional d'intervention sociale de Québec (GRIS-Québec) pour démystifier la réalité des per­sonnes homosexuelles. «Le fait que j'aie été marié, que j'aie trois enfants, que je sois pompier et que je ne corresponde pas aux stéréotypes qui circulent dans la société font que j'ai beaucoup d'impact auprès des jeunes», observe-t-il.
Stéphane a toujours été attiré par les garçons, mais il ne croyait pas être aux hommes pour autant. «Il faut reculer dans les années 80, quand j'étais au secondaire, la société n'était pas ouverte comme aujourd'hui. Les seuls modèles de gens qui étaient gais, c'était ceux qu'on voyait dans les téléromans. Moi, je n'étais pas comme eux autres et je ne voulais surtout pas être comme eux, donc pour moi, je n'étais pas gai ... »
 
MARI ET PÈRE
À 19 ans, il est tombé amoureux d'une femme, avec qui il s'est marié et a eu trois enfants. Pen­dant un certain temps, il a vrai­ment cru que son attirance pour les hommes avait fini par être chose du passé. Mais à 33 ans, son fantasme est venu le «recher­cher vraiment intensément» et c'est alors qu'il a eu sa première expérience homosexuelle. Son idylle aura duré environ un mois.
«C'est vraiment à ce moment­là que j'ai réalisé que je pouvais tomber en amour avec un gars et que, dans le fond, j'étais gai.
Mais rendu là, je fais quoi? Je suis marié, j'ai des enfants et je viens de réaliser que je me sens mieux avec moi-même quand je suis avec un homme ... »
C'était en septembre 2002. Il en a finalement parlé avec sa conjointe et ils se sont séparés. Très vite, les rumeurs ont commencé à planer chez ses confrères à la Ville de Lévis. «Il paraît qu'en octobre, ça jasait déjà dans mon milieu de travail, sauf que je n'en ai jamais eu écho. C'est seulement en février qu'un collègue
m'a dit qu'il fallait qu'on se parle. Il m'a dit que ça mémérait pas mal dans mon dos, que des individus avaient même dépassé la limite du respect.» Or, Stéphane était encore convaincu que personne n'était au courant de son secret. ..
Quand son collègue a finale­ment mis le doigt sur le bobo - «Il paraît que tu aurais des tendances homosexuelles ... » - le temps s'est arrêté l'espace d'un instant. «J'ai figé pendant peut­être 30 secondes. C'est-tu la fin de ma carrière? Est-ce que je vais me faire écœurer?»
Finalement, il a appris que c'est en s'affirmant que les autres auront plus de facilité à l'accep­ter. Il a donc pris le taureau par les cornes et dès le lendemain, il est allé en parler franche­ment avec ses collègues qui lui auraient manqué de respect. Pour l'un, tout s'est bien passé et il a compris au premier coup de fil. Mais pour l'autre, ça a pris qua­tre interventions, une médiation à la Ville et une mise en demeure pour lui faire comprendre de le laisser tranquille.
Somme toute, Stéphane ne regrette rien et se sent libéré d'un poids lourd sur ses épaules. Il a longtemps porté l'étiquette du «pom­pier gai» de la Ville de Lévis. Mais aujourd'hui, quand il se fait taqui­ner par ses confrères de travail, c'est habituellement de bon cœur.
 

Article du journal Le Soleil, vendredi 18 mai 2012, page 23
Journaliste : Marie-Pier Duplessis
 



POMPIER GAI, oui c’est possible !
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